La vague DeepSeek s’est propagée jusqu’aux principaux acteurs du cloud computing mondiaux. Dès février 2025, plusieurs plateformes d’informatique à la demande ont intégré les modèles de DeepSeek dans leurs offres, convaincues par la performance et l’engouement suscités.
Aux États-Unis, Microsoft Azure, Amazon Web Services (AWS) et même Google Cloud ont rapidement mis à disposition les modèles open source de DeepSeek pour leurs clients développeurs.
Dans la foulée, le concepteur de puces Nvidia a annoncé un support optimisé de DeepSeek sur ses infrastructures cloud, signe de l’intérêt industriel pour ce nouveau venu.
Côté chinois, les grands du secteur n’ont pas tardé à suivre : Huawei Cloud puis Alibaba Cloud ont eux aussi intégré DeepSeek à leurs galeries de modèles, capitalisant sur une demande locale en forte croissance.
Même Tencent, pourtant développeur de ses propres IA, a ouvert sa plateforme aux modèles DeepSeek afin de proposer à ses utilisateurs une gamme plus étendue d’options IA.
Les motivations de ces partenariats éclair sont multiples. D’abord, DeepSeek a prouvé qu’il captivait l’industrie : son modèle R1, entraîné pour un coût réduit et diffusé librement, a éveillé la curiosité des entreprises cherchant des alternatives aux solutions américaines onéreuses.
« DeepSeek R1 est le dernier modèle fondationnel à capturer l’imagination du secteur », a commenté Matt Garman, vice-président d’AWS, en soulignant la volonté d’Amazon de fournir rapidement à ses clients les outils IA les plus en vogue.
Pour les fournisseurs de cloud, ajouter DeepSeek à leur catalogue permet de diversifier l’offre et de répondre à la demande d’une IA performante mais plus abordable.
Cette stratégie du « multi-modèles » séduit un nombre croissant d’entreprises utilisatrices, heureuses de pouvoir tester différents systèmes (OpenAI, Google, DeepSeek…) en fonction de leurs besoins spécifiques.
Cependant, cet enthousiasme mondial s’accompagne de réserves en matière de sécurité et de souveraineté. Plusieurs organisations occidentales ont émis des doutes quant à l’usage de modèles d’IA étrangers dans des contextes sensibles.
Aux États-Unis notamment, certaines agences fédérales et États ont interdit le recours aux services de DeepSeek par précaution, évoquant des risques potentiels pour la confidentialité des données ou la dépendance technologique envers la Chine.
On compte parmi ces restrictions l’administration du Congrès américain, l’US Navy, le Pentagone ou encore l’État du Texas, qui ont officiellement banni l’outil des postes de travail de leurs employés. Taïwan a de son côté proscrit DeepSeek dans ses agences gouvernementales, et l’Italie est allée jusqu’à bloquer l’application sur son territoire (voir ci-dessous).
Malgré ces obstacles, l’adoption de DeepSeek par les grands du cloud témoigne d’un attrait irrépressible : en moins d’un mois, le modèle chinois s’est imposé comme un standard alternatif que nul ne peut ignorer.
Pour de nombreux observateurs, voir Microsoft et Google promouvoir la création d’un rival open source illustre une réalité : la révolution DeepSeek oblige à repenser les rapports de force dans l’IA, et même les leaders établis préfèrent l’intégrer à leur écosystème plutôt que de la combattre frontalement.